dimanche 19 août 2007

Si tu savais

Tu sais, le soir, seule, j'ai peur. Peur que tu ne reviennes plus, peur que la vie t'emmène avec elle.
Peur que le matin tu ne m'embrasses plus avant de partir. Rêves-tu à moi? Penses-tu à moi avant de t'endormir?

Tu sais, le soir, je pense... Je pense à demain. Est-ce que je voudrai encore de toi? Demain, penserais-je encore à toi avant de fermer les yeux?

Je ne suis jamais sûre de rien. Je doute constamment. Si je suis bien je me demande si je ne serais pas mieux ailleurs. Après tout, je suis qui, moi, dans tout ça ? Suis-je celle qui aime ou celle qui est aimée? et si je suis les deux, est-ce que j'aime plus ou si je suis aimée plus? Peu importe le cas, ça implique quoi?
Est-ce que je suis traître si je pense à être ailleurs parfois?
J'ai envie de savoir si je suis normale. Peut-on désirer et vouloir la même personne toute sa vie. Est-ce vraiment possible. Peut-on rester 50 ans avec quelqu'un sans jamais penser vouloir être ailleurs? Et si j'y pense parfois est-ce méchant, sadique?
Il y a des jours où je ne voudrais être qu'avec toi. Où ta seule présence me suffit.. mais d'autres où je ne peux rester près de toi.. des jours où j'ai envie de fuir tout ça, de me retrouver seule, d'être ailleurs. Des jours où tout est gris, où tout se ressemble, bref des jours comme aujourd'hui où je me demande ce que je fais ici près de toi. Où je me dis que la vie ne peut pas être comme ça. Où la vie devrait être beaucoup plus excitante. Où tout devrait éclater.. bref où elle devrait être comme à l'adolescence lorsque tout est blanc ou tout est noir, mais jamais gris.
Je m'ennuie de cette époque où la vie n'était que projets ambitieux, tout n'était que discussions... Maintenant, tous ces idéaux me semblent irréalisables, alors qu'il n'y a pas si longtemps tout me semblait encore possible. Maintenant, je marche sur des oeufs, je réfléchis avant chaque mot et chaque projet est mesuré avant d'être proposé. Il n'y a plus de grandes discussion, la vie n'est plus que démesure, plus rien n'est tout blanc, ni tout noir.. tout est gris.. Il n'y a plus de grandes envolées verbales, il n'y a plus d'ébauches pour sauver le monde. Chacun se case dans sa petite vie, on ne crée plus de vagues, on ne dérange plus. Pas parce qu'on ne peut pas, mais parce qu'on ne veut plus. On ne pense plus que pour soi, on pense pour deux ou pour trois. Alors on ternit et ainsi va la vie...

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